Sources: témoignage de Raúl Emilio Ramos ( en castellano ), leader paysan, recueilli par Luis Guillermo Pérez, representant en Europe du Collectif d'avocats " José Alvear Restrepo ".
En 1986, 45 familles occupent des terres abandonnées de la hacienda Bellacruz, dans la province de Cesar en Colombie.
Cette hacienda est constituée de terres communautaires qui ont été acquises, avec des méthodes peu recommandables, par la famille Marulanda dans les années 1940.
Avec l'aide de l'institut de la réforme agraire (Incora), les paysans parlementent pour racheter les terres.
Jusqu'au 13 février 1996, la vie se déroule sans grand événement.
Cette nuit-là, un groupe de paramilitaires menacent, agressent et brûlent des maisons de paysans de la hacienda. Tout cela, sans provoquer la moindre réaction des forces de police et militaires présentes dans les environs.
Suite à ces menaces violentes, 170 familles (1500 personnes) prennent la route pour chercher un refuge et faire connaître leur situation à la société colombienne.
Ainsi, des paysans de la communauté et leur famille, occuperont différents sièges d'organisations à Bogotá.
Ces actions eurent des répercutions jusqu'en Europe où le propriétaire de la hacienda Bellacruz, Carlos Arturo Marulanda, représentait la Colombie, comme ambassadeur auprès du Benelux et de la Communauté Européenne.
A l'invitation d'organisations non-gouvernementales, un des paysans de Bellacruz, Raul Emilio Ramos et une dirigeante de l'ANUC, Belen Torres, se rendirent en Europe en novembre 1996, pour dénoncer les agissements criminels de l'ambassadeur colombien.
Suite à la pression d'une résolution du Parlement Européen, l'ambassadeur colombien fut rappelé par son gouvernement.
Malgré cette victoire morale, la situation des familles n'a guère changé et celles-ci désespèrent de pouvoir retourner à leurs terres. De plus, ses leaders tombent toujours sous les balles d'un groupe paramilitaire à la solde de l'ex-ambassadeur: de février 1996 à décembre 1996, 34 paysans non armés ont été assassinés dans le cadre de ce conflit portant sur la terre.
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Raúl Emilio Ramos a été pris en charge par l'ambassadeur de Belgique, à son arrivée à l'aéroport de Bogotá, au début 1997. Celui-ci a insisté pour qu'il lui donne de ses nouvelles chaque semaine. ("Libertés" février 1997, page 5).
55 paysans de Bellacruz, dont 12 enfants, occupent, de nouveau, les bureaux de l'Incora à Bogotá depuis le 24 février 1997. Ceux-ci font partie des 36 familles qui n'ont toujours pas été relogées.
Les 94 autres familles déplacées de la hacienda Bellacruz et rélogées dans les haciendas La Miel et Los Cámbulos vivent encore sous tente. (El Espectador, 01-03-1997)