Article de Nathalie Blanchard, paru dans "Troc en stock" de février 1996. (courtoisie d'Alain Lemaître de Cauris asbl)
Pour ceux qui ne peuvent pas se permettre l'hôtel 4 étoiles ou qui en ont assez des studios meublés, voici une formule originale de vacances : l'échange de maison.
Entre le rêve de découvrir un pays lointain et l'état des finances familiales, le choix d'une destination de vacances est souvent vite fait. Et pourtant. Depuis de nombreuses années, une organisation d'échange de maisons offre la possibilité à des milliers de personnes, venues de plus de 30 pays différents (dont les Etats- Unis, la Nouvelle Zélande, l'Australie, la Finlande, le Mexique, pour ne citer qu'eux), de découvrir le monde. Intervac, c'est le nom de cette organisation, existe depuis 1953. A cette époque, deux enseignants, l'un néerlandais, l'autre suisse, cherchaient une formule de vacances économiques et agréables. Ils eurent alors l'idée d'échanger leurs maisons. Une idée qui a récolté depuis un succès important, notamment chez les enseignants, et qui s'implantera dans notre pays dès le début des années 60.
Aujourd'hui, Intervac compte près de 9000 membres, dont seulement 200 chez nous. Il est vrai, comme nous l'explique Jempi De Cooman, le responsable de l'asbl Intervac Belgique, qu'il faut garder un équilibre entre la demande des Belges pour participer aux échanges et celle des gens qui veulent visiter notre pays. Pourtant, si l'échange de sa maison reste une formule peu connue, elle permet de découvrir, à peu de frais, des pays lointains et également de se faire des amis un peu partout dans le monde.
Une question de confiance
Le seul obstacle, et non des moindres, pour les candidats vacanciers: oser confier sa maison à des étrangers. Tout le système est basé sur la confiance, souligne J. De Cooman. Au départ, les gens qui nous contactent afin d'obtenir des renseignement sont assez méfiants. C'est vrai qu'il faut dépasser cette barrière psychologique. Savoir que quelqu'un d'autre va se coucher dans votre lit, va avoir accès à vos armoires... C'est déjà toute une aventure!. Une aventure qui, une fois tentée, n'est jamais regrettée, si l'on en juge par le taux d'ancienneté des membres d'Intervac. "Une fois que l'on a goûté à cette formule de vacances, on y reste fidèle, constate J. De Cooman qui, entre deux questions, vous raconte comment il a découvert la Finlande avec sa famille ou qu'il projette de passer ses prochaines vacances au Canada l'été prochain...
Une formule bon marché...
L'avantage de cette formule de vacances basée sur l'échange est sans nul doute son coût très peu élevé. Mis à part une cotisation annuelle de 2.500 FB, aucun frais n'est exigé (si ce n'est, mais c'est évident, les frais de voyages qui restent à charge du vacancier). Chaque membre d'Intervac reçoit les 4 catalogues reprenant les propositions d'échanges (dans lequel paraît aussi sa propre annonce). Il ne lui reste plus qu'à choisir sa destination et à prendre contact avec son futur partenaire.
Il s'agit, pour les vacanciers, de s'entendre sur une série de points pratiques: la période de l'échange, l'utilisation du linge de maison, du téléphone et parfois de la voiture, etc.. L'essentiel, dans cette démarche, est de bien s'accorder sur ce que l'on attend de l'échange. Lors de ces contacts, il est important que les partenaires puissent s'échanger un maximum d'informations. C'est de cette manière que bon nombre de problèmes peuvent être évités, conseille le responsable d'Intervac pour la Belgique.
Aucune garantie n'est exigée, les risques éventuels pouvant être couverts par les assurances qu'ont ou que prendront les vacanciers (assurance familiale, assurance annulation de vacances). Notre garantie est celle de la participation de la personne à l'échange. Nous considérons que, dès le moment où quelqu'un échange sa maison, c'est une personne en qui l'on peut avoir confiance, estime J. De Cooman. L'organisation Intervac n'est donc pas une agence de voyages, mais plutôt un intermédiaire entre tous ceux que la formule intéresse.
... Et très souple
Si le premier avantage de cette formule de vacances est d'ordre financier (ce qui explique sans doute son franc succès auprès des jeunes familles), il en existe d'autres. Comme la sécurité de ne pas laisser sa propre maison inoccupée pendant les vacances. Ou de bénéficier d'un confort différent. Certains échanges paraissent parfois déséquilibrés", reconnaît J. De Cooman. Vous pouvez par exemple échanger votre appartement en plein centre de Bruxelles contre une maison avec piscine aux Etats-Unis. L'essentiel est que chacun tire un élément positif de cette expérience, et puisse découvrir autre chose de ce qu'il a chez lui.
Que l'on se rassure tout de suite, pour pouvoir participer à ces échanges, il n'est pas nécessaire de posséder une villa luxueuse. Un appartement ou une maison familiale (même loués) convient parfaitement. Et, pour ceux que l'aventure tente mais effraie en même temps, il est toujours possible de réaliser un échange de maison pour un week-end ou pour des vacances plus courtes (comme les vacances de Pâques, par exemple). Ou de proposer un échange d'hospitalité, c'est-à-dire d'accueillir une famille pendant son séjour en Belgique.
Les possibilités offertes par cette formule de vacances sont donc immenses. Il ne reste plus qu'à s'élancer vers de nouveaux horizons et dépasser les frontières. Tant celles de notre pays... que celles de notre esprit!
Nathalie Blanchart
Contact:
Intervac asbl
P/O Jempi et Yolande De Cooman
26, Lindenberglaan
B-1933 Sterrebeek
Tél/Fax: +32 2 2 731.52.02 (après les heures de bureau)
Sur la "toile":
Echange de maisons (Taxistop)
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