Qu'est-ce ?

• En bref :

Les réseaux de déplacements non-motorisés empruntent principalement les chemins de halage, l'assiette des voies de chemins de fer désaffectées et des chemins de remembrement utilisés par les agriculteurs.

Ces voiries sont dédiées aux piétons, cyclistes et cavaliers pour leur déplacements quotidiens et leurs loisirs.

En détail

• Historique en Belgique

Chemins de halage

 Une ordonnance du 13 août 1669, intégrée au droit belge par la loi du 24 mai 1805, obligeait les propriétaires des héritages aboutissant aux rivières navigables de laisser un chemin de 7 m 80 de large le long des bords.

Les bateaux fluviaux étaient halés par traction animale, humaine, à vapeur, électrique ou encore diesel.

 En Belgique, les péniches ne furent motorisées en masse qu'après 1945, grâce au gigantesque stock de moteurs de chars nord-américains. Le réseau, lui, par miracle, n'a subi que peu de transformations et est encore accessible aux non-motorisés sur un très grand parcours.

 En général, le chemin de halage (toujours sur la rive gauche) a été conservé, mais le chemin de contre-halage (sur la rive droite), moins important, a souvent disparu.

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Chemins de fer

 Le premier chemin de fer du continent européen, le deuxième mondial, fut inauguré le 5 mai 1835. Il reliait l'Allée Verte à Bruxelles à Mechelen. 1 600 km de lignes de la SNCB ont été fermées (3/4 en Wallonie).
En région flamande, des communes et provinces ont racheté des lignes désaffectées à la SNCB et 200 km, la moitié des voies abandonnées, ont été réaménagées au profit des non- motorisés.
En Wallonie, les tronçons qui avaient été cédés au Ministère des Communications dans les années 1980 et qui appartiennent aujourd'hui à la Région Wallonne, ont été réaménagés, c.à.d. 120 km, soit 10 % des voies abandonnées en Wallonie.

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Le chemin de fer vicinal
(d'après "La Société Nationale des Chemins de Fer Vicinaux... son histoire" 1981)

 La Société Nationale des Chemins de Fer Vicinaux fut crée en 1884, afin d'atteindre les régions rurales qui ne pouvait pas être atteintes par un chemin de fer plus lourd. En 1894, le réseau totalisait déjà 1 340 km exploités en traction vapeur.

En 1931, la S.N.C.V. est autorisée à exploiter des services d'autobus. Malgré cela, ce n'est qu'après la seconde guerre mondiale, que le déclin du transport ferré commencera.

 En 1946, ce réseau totalisait 4 769 km. Il passera à 4 236 km en 1950, 1 678 km en 1958, 582 km en 1965, 205 km en 1980 et a pratiquement disparu aujourd'hui.
De très nombreuses voies ont été morcelées par la vente aux voisins privés.

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• Situation contemporaine en Belgique
Depuis le début des années 1990, la Région Wallonne s'intéresse à développer un réseau de déplacements non-motorisés (RAVEL). Elle avait prévu d'utiliser les voies abandonnées de la S.N.C.B. pour développer ce réseau et croyait être propriétaire de ces voies une fois qu'elles perdaient leur affectation ferrée. Le 23 février 1996, le Conseil d'Etat se prononça en faveur de la S.N.C.B..

 Malgré cette défaite, tout n'est pas perdu pour les chemins du rail: la S.N.C.B. ne désire plus démembrer son patrimoine désaffecté car elle mise, avec un consortium de sociétés soeurs européennes, sur la location de son réseau aux réseaux de transmissions de données par fibre optique. Cela ne devrait être aucunement incompatible avec un RAVEL. Reste peut-être à attendre l'arrivée au conseil d'administration de la S.N.C.B. d'administrateurs un peu plus soucieux du bien commun et de l'écologie?

En tout cas, dans un avenir proche, les efforts de la Région vont se porter sur les chemins de halage où rien ne s'oppose à leur utilisation immédiate.

 Autre grand espoir: la création, sous la présidence de Gilbert Perrin, de l'asbl "Chemins du Rail" en janvier 1996. Cette asbl, très active, va certainement jouer un rôle déterminant dans l'accélération de la concrétisation des projets.

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• Carte blanche à "Chemins du Rail"
Carte blanche de Gilbert Perrin
(auteur de Chemins de Traverses, président de l'asbl "Chemins du Rail"),
lue sur les ondes de Radio Une (B) en juin 1996.

La Wallonie possède un réseau particulièrement dense de lignes ferroviaires désaffectées. Certaines ont été vendues par morceaux, d'autres ont été remblayées sauvagement. Il en subsiste cependant plusieurs centaines de kilomètres en attente d'affectation.

Nous possédons-là un patrimoine unique. Il ne prendra toute sa valeur que s'il est préservé dans sa continuité, pour être mis à la disposition de tous. Les lignes ferroviaires désaffectées, lorsque les rails ont été démontés, peuvent devenir de superbes axes verts, pour la promenade, la randonnée ou les déplacements quotidiens. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui les "chemins du rail".

Lors de leur construction, les lignes ferroviaires devaient obéir à des contraintes techniques très précises: courbes larges, pentes peu importantes. Elles offrent donc les conditions idéales à la pratique du vélo, en particulier dans les régions les plus vallonnées, où le chemin de fer se jouait des accidents du terrain. Moyennant certains aménagements, les "chemins du rail" sont particulièrement adaptés aux déplacements des personnes à mobilité réduite.

Les voies ferrées aujourd'hui désaffectées ont été tracées, le plus souvent, à l'écart des routes. Elles permettent de traverser les campagnes et les localités à l'abri de la circulation. Elles comportent fréquemment des souvenirs tangibles de cette grande aventure industrielle que fut le chemin de fer à son apogée: gares, ponts, tunnels, signaux. Voyager sur un "chemin du rail" c'est voyager dans l'espace et dans le temps.

Nous sommes persuadés que ces voies de communications originales doivent être réservées aux usagers non motorisés: piétons, cyclistes, cavaliers, personnes à mobilité réduite.

Il existe déjà en Belgique 140.000 km de voirie accessible aux voitures. Même si l'on conservait la totalité des lignes désaffectées, cela ne représenterait que 1 % de la longueur des voies carrossables. Serions-nous incapables de réserver aux déplacements non motorisés un centième de ce que nous consacrons à la voiture ?

Les "chemins du rail" forment un réseau de verdure, abritant des centaines de plantes, d'animaux, d'oiseaux, qui s'y réfugient et s'y multiplient. Préserver les anciennes lignes ferroviaires, c'est préserver un riche patrimoine naturel ainsi qu'un remarquable ensemble de couloirs verts, favorables à la migration de la faune.

Ce réseau doit être préservé parce qu'il est unique, parce qu'il peut profiter à tout le monde, parce qu'il favorise l'activité physique, parce qu'il protège notre santé et notre sécurité. Des écoliers, des ouvriers, des employés pourraient se rendre à leurs études ou à leur travail, à pied ou à vélo, sans obliger les familles à financer une deuxième voiture. Nous pensons enfin que le développement d'un tourisme léger et diffus ne peut que favoriser les commerces locaux.

Seule une volonté politique intelligente, audacieuse, tournée vers l'avenir, nous permettra de laisser à nos enfants et à nos petits-enfants un pays où il fera bon se déplacer, sans bruit et sans fureur, au coeur de nos splendides paysages, dans un air vif, chargé de senteurs et de vie.

Gilbert Perrin

Pour en savoir plus:

• Personnes-ressource et associations
International

Association Européenne des voies vertes
AEVV / EGWA
rue Blondeau, 1 - B-5000 NAMUR
tel : +32.81.22.42.56
fax : +32.81.22.90.02
info@aevv-egwa.org
  http://www.aevv-egwa.org/
 

Belgique

"Chemins du Rail" asbl
BP 27
Gare de Namur
B-5000 Namur
Tél. + fax: +32 (0)81/ 22 42 56
 cdr@skynet.be
 http://www.cheminsdurail.be/

Itinéraires de Wallonie
16, Grand'Rue
B-6940 Barvaux-sur-Ourthe
Tel : +32 86 21 01 21

 RAVEL
Van der Meerschen
DGATLP
1, rue des Brigades d'Irlande
5100 Jambes
Fax : 081/33 25 67 Tel : 43

 Frenet Patrick (RAVEL)
B.: ma. et jeu.
Tel +32 81 33 25 42

Traces asbl
(s'occupe du réseau Tarpan)
Nisset Dominique
fax 082/68 84 31
 

España

Fundación de los Ferrocarriles Españoles
calle Santa Isabel, 44
E-28012 Madrid
Tel.: +34 1 539 23 51 et 528 28 15 fax: 528 09 86
 viasverdes@ffe.es
 http://www.viasverdes.com/
 

USA

Rails-To-Trails Conservancy
1400 Sixteenth Street, NW
Suite 300
Washington DC 20036
202 797-5400

• Centres d'études

Sustrans (Sustainable transport)
Design and build routes for cyclists and walkers. Practical Projects: National Cycle Network and safe Routes to Schools.
Head Office:
35, King Street
UK - Bristol BS1 4DZ
Tel: +44 117 926 8893 fax: 929 4173
sustrans@sustrans.org.uk
http://www.sustrans.org.uk/
 

• Liens sur la "toile"

 Association Européenne des Voies Vertes - Chemins de halage (B) - European long distance footpaths (ERA) - Eurovelo - Green Networks on the Net - Millennium Trails (USA) - Railtrails (AU) - Rail to Trails Conservancy (USA) - Rail-to-trail Resource Center (USA) - RAVEL - Sustrans (UK) - Vancouver greenways
 

• Liens dans Ecotopie

 transports publics - écotourisme

• Bibliographie

Amis de la Terre (B)
numéro spécial d'août 1996.

"A vélo, le long des canaux et des rivières"
Ward Van Loock
Lannoo 1995

"Cyclo-tourisme en Belgique, 1 000 km de chemins royaux
Gérard de Selys et Anne Maesschalk
Casterman 1996
Descriptions de promenades sur les chemins de halages.

European Cycle Routes
Report on national and international developments
Price: £10 + £2 (postage and packing anywhere in the world)
Editor: Sustrans

Guias de Vias Verdes
31 balades le long de voies ferrées désaffectées.
Editeur: "Fundacion de los Ferrocarriles Españoles" 1997.
Prix: 800 FB (auprès de "Chemins du rail asbl")

Guide des Chemins du Rail
Volume 1: Bruxelles, Wallonie et Grand-Duché
Volume 2: Région flamande
Gilbert Perrin
Labor - RTBF 1997
Prix: 600 FB le volume
 

• Périodiques

"Chemins du Rail"
bimestriel de l'association


Network news
Quaterly magazine of the National Cycle Network
Editor: Sustrans

© Paul De Neyer, janvier  2003

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